« La souveraineté du peuple, un mythe dépassé ? » avec Catherine Colliot-Thélène, discutant Christophe Aguiton dans le cadre du Séminaire du Conseil scientifique d’Attac « Crise globale et mouvements des places : vers un nouveau Demos ? »

Catherine Colliot-Thélène, dans son ouvrage « La démocratie sans démos » , se pose la question cruciale qui hante les partisans d’une démocratie réelle. A l’heure de la mondialisation de l’économie et de l’Etat, de la pluralisation des formes et des niveaux de domination, qui débordent de tous côtés les communautés politiques nationales, quels pourraient être les contours d’un nouveau « démos » – d’une communauté politique suffisamment homogène pour se donner des normes et des règles communes et les faire respecter par ses représentants ? La démocratie ne peut plus être seulement nationale, mais peut elle devenir mondiale en l’absence d’un peuple-monde ?

Catherine Colliot-Thélène répond en déplaçant radicalement la question : elle propose de renoncer au « gouvernement du peuple par le peuple », qui serait selon elle « un mythe comparable à celui de l’origine divine du pouvoir » , et d’accepter que la démocratie est d’abord et essentiellement « un mode d’aménagement du rapport entre dominés et dominants, dont le noyau réside dans la revendication de droits égaux ».

Mais de cette quête des droits égaux, peut-on exclure en pratique et en théorie les droits politiques, ceux visant la participation au pouvoir de décision, les droits à l’auto-gouvernement ? C’est la question que le mouvement des places pose aujourd’hui au régime représentatif et que Christophe Aguiton ne manquera pas de poser, entre autres, à Catherine Colliot-Thélène.

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