Débat : Face à la répression en Turquie : amitié politique et solidarité internationale

La présentation de Ferhat Taylan (CIPh) sur la situation générale depuis l’été 2016 et plus particulièrement celle des universitaires pour la paix

Table ronde
Thomas Berns (philosophe, Université Libre de Bruxelles)
Isabelle Saint-Saëns (réseau migreurop)
Ahmet Insel (économiste, politologue, auteur de La Nouvelle Turquie d’Erdogan – Editions la Découverte, 2015)

Débat animé par Jérome Lèbre (CIPh)

Depuis quelques années, sous la présidence d’Erdogan, La Turquie connaît un régime de répression politique accrue, particulièrement féroce depuis la tentative du coup d’État guléniste du 15 Juillet 2016 : non seulement les membres supposés de cette organisation, mais aussi les députés, maires, journalistes, universitaires de gauche ont été arrêtés en masse. Les libertés les plus élémentaires de plusieurs dizaines de millions d’habitants de Turquie sont désormais menacées par l’arbitraire absolu d’Erdogan, puisque le pouvoir exécutif n’est soumis à aucun contrôle judiciaire indépendant.

Parmi les cibles de cette répression multiforme, le collectif d’ « universitaires pour la paix » (composé d’environ deux milles enseignants-chercheurs des universités de Turquie signataires d’une pétition pour la reprise du processus de paix avec le mouvement kurde) a fait l’objet d’une centaine de licenciements, d’éloignements, d’interdictions de sortie de territoire. Dans ce contexte, le CIPh réagit à la persécution des « universitaires pour la paix », et souhaite contribuer à une réflexion collective sur les modes de solidarité qu’on peut mettre en œuvre avec eux et avec les populations réprimées en Turquie.

Se pose ainsi la question plus générale de l’amitié politique, de la solidarité internationale lorsqu’un pays (aujourd’hui la Turquie) bascule dans la dictature. Nous savons que l’histoire de la philosophie doit beaucoup à ce genre de gestes d’amitié, dont l’exemple le plus ambitieux était la réception de l’École de Francfort aux États-Unis. Plus proche de nous, la philosophie avait pu fournir quelques idées/actions efficaces allant dans ce sens, à l’instar du Parlement international des écrivains initié par Derrida et Bourdieu, visant à protéger les écrivains algériens persécutés dans les années 1990. Il s’agira de s’en inspirer pour chercher, inventer, discuter des formes concrètes de solidarité.

« Temps Politiques » du Collège International de Philosophie

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