Rencontre avec Taha Bouhafs autour de son livre « Ceux qui ne sont rien »

Taha Bouhafs arrive à Paris en 2016 ; il a 19 ans et suit les luttes sociales et politiques. En 2018, à la fin d’une manifestation, il filme une scène de violence policière et est à l’origine d’un scandale d’Etat après qu’on y ait reconnu Alexandre Benalla, un proche collaborateur d’Emmanuel Macron.
Taha Bouhafs s’est fait connaître en arpentant tous les théâtres de France avec une attention particulière aux violences policières. Aujourd’hui, à 24 ans, très suivi sur les réseaux sociaux, il est devenu le journaliste d’une génération engagée. « Ceux qui ne sont rien » est son premier livre.

Une gare, c’est un lieu où on croise les gens qui réussissent et les gens qui ne sont rien. »
« Lorsque j’ai entendu cette déclaration d’Emmanuel Macron, j’ai tout de suite su qu’elle ciblait les gens comme moi. Cette déclaration, la première d’une longue série, marque incontestablement le début des années Macron, les années-mépris. Pendant cinq ans, j’ai voyagé dans cette France de ceux qui ne seraient rien pour raconter les luttes des travailleurs, des pauvres, des immigrés… Pour faire entendre le courage et la dignité de ceux qui se sont opposés à ce pouvoir, dans l’espoir qu’enfin, viennent les jours heureux. »
Dans ce récit à la première personne, Taha Bouhafs, journaliste d’une génération engagée, pose son regard sur un pays fracturé par les inégalités sociales et le racisme. Il revient sur son itinéraire singulier au travers duquel il dresse un portrait empathique d’une France oubliée et méprisée. La France de ceux qui ne sont rien.
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