Rencontre-discussion avec Edwy Plenel. Dans le miroir de l’Ukraine

Plus haut, Marioupol. C’était avant… Et aujourd’hui, qu’est-ce qu’elle nous montre de nous-mêmes, quand on la regarde, abasourdis, l’Ukraine ? Qu’est-ce qu’elle nous dit et nous apprend ? Là, le sujet de cette soirée. Par ces temps domine l’admiration, pour la vaillance et l’habileté de ses soldats, et pour la résilience de son peuple, sous les obus, les drones kamikazes et les missiles, plongé dans le noir et privé de chauffage, alors que le pays est entré dans l’hiver. Déjouant les calculs de l’armée russe, avec ses dévastations et ses crimes délibérés, à ce jour l’arrière tient. Et le grand arrière aussi, c’est-à-dire… nous, chez qui l’on voit se multiplier les actions de solidarité concrète. Mais jusqu’à quand, nous donc ? N’y a-t-il pas à craindre d’entendre un de ces jours ça n’a que trop duré, ça ne nous concerne pas ? Changeante est l’opinion, ne dit-on pas ? D’ailleurs dans les deux sens. Ainsi, ne voyait-on pas, peu avant l’invasion, tel tribun de la gauche se porter garant de l’indéfectible pacifisme de Moscou ? Et, pacifisme pour pacifisme, n’aura-t-on pas vu récemment, dans Le Monde diplomatique, Serge Halimi invoquer cette noble tradition, « de Jean Jaurès à Aristide Briand, de Lénine à Clara Zetkin », tradition aujourd’hui perdue, la faute, par exemple, à un certain Edwy Plenel, dans son dernier livre, sur lequel s’appuiera cette conférence ? Où il sera parlé impérialismes (et là avec un s) et internationalisme, en ces temps dramatiques, qu’on aurait tort de croire absolument nouveaux.

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